La Semaine internationale de la femme avec Taylor Fox

eHub uOttawa
3 min readMar 8, 2022

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Taylor Fox est résolue à ce que son travail s’inscrive dans une optique de réconciliation. Au moyen de ses créations perlées et des récits qui les accompagnent, elle œuvre pour le rapprochement ainsi que la revitalisation économique des communautés autochtones. Après avoir obtenu son diplôme de l’École de gestion Telfer de l’Université d’Ottawa, elle a voyagé en sac à dos dans 18 pays en huit mois, pour ensuite amorcer une carrière en marketing à Toronto. Depuis, elle est retournée dans sa ville natale, où elle crée avec sa sœur des articles ornés de perles — un projet qui lui tient beaucoup à cœur.

La pandémie a fait naître de nouveaux défis, et beaucoup d’entreprises ont dû faire preuve de résilience pour se maintenir à flot. Comment s’est manifestée cette résilience chez vous? Qu’avez-vous fait pour survivre — et réussir?

C’est justement à cause de la pandémie que j’ai mis sur pied mon entreprise! En mars 2020, j’ai perdu mon emploi, et dans mes nouveaux temps libres, j’ai appris à créer des boucles d’oreilles autochtones faites de perles. J’ai ensuite enseigné la technique à ma sœur, et nous avons formé ensemble le Commanda Collective.

Lancer une entreprise en pleine pandémie, ça n’a pas été facile; même si nous avions vraiment envie de voir notre clientèle en personne, nous avons choisi de faire affaire en ligne pour optimiser notre accessibilité!

En tant que femme ojibwée, je sais que le mot « résilience » a plusieurs sens et qu’il renvoie malheureusement à la survie au traumatisme intergénérationnel créé par les pensionnats.

L’entrepreneuriat, c’est un défi, et être une femme entrepreneure, c’est un autre défi en soi. Avez-vous fait face à des obstacles supplémentaires parce que vous êtes une femme en entrepreneuriat? Si oui, comment les avez-vous surmontés?

Je crois que les plus gros obstacles sont le conditionnement et les messages implicites selon lesquels les femmes méritent moins d’accumuler des richesses, de facturer ce qui leur revient et, plus généralement, de réussir. C’est quelque chose que ma sœur et moi avons décortiqué au moment de fixer nos prix. Quand on examine l’histoire des objets fabriqués à la main par des femmes autochtones, on constate que le problème est encore plus grand. Beaucoup de femmes évitent encore d’aborder ce rapport à l’argent, à la richesse et au succès, mais nous essayons de nous y attaquer à la lumière de nos traumatismes pour reconnaître l’iniquité qui est profondément ancrée dans notre histoire et qui subsiste encore dans notre société. C’est tout un processus, mais il est difficile d’en faire fi dans un parcours entrepreneurial.

Est-ce que quelqu’un vous a motivée à vous diriger vers l’entrepreneuriat? Par la suite, quelle a été votre source d’inspiration pour créer votre entreprise?

Nous avons créé et nommé notre entreprise en l’honneur de notre arrière-grand-mère, Susan. Elle nous a toujours inspirées, et son esprit nous guide depuis notre enfance. Bien qu’elle n’ait probablement jamais utilisé le mot « entrepreneure », elle a été, comme bien d’autres femmes autochtones sur l’Île de la Tortue, une entrepreneure pendant la plus grande partie de sa vie. En effet, elle a conçu, créé et fabriqué à la main des milliers d’articles et de bijoux en cuir ornés de perles. Elle les vendait dans des boutiques locales, mais comptait surtout sur le bouche-à-oreille pour faire connaître ses fascinantes créations perlées.

Nous adorons voir une forte représentation de femmes leaders dans la communauté entrepreneuriale. Qu’aimeriez-vous dire à la prochaine génération de femmes qui aspirent à l’entrepreneuriat?

Votre intuition peut être l’une de vos plus grandes aptitudes en affaires. Suivez-la, et vous la développerez encore davantage.

*Cette vignette a été publiée dans le cadre de la Semaine internationale de la femme 2022.

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