Les réalités de l’entrepreneuriat avec Victoria Barham
La professeure Victoria Barham est la doyenne de la Faculté des sciences sociales de l’Université d’Ottawa (Canada) et membre, depuis 1993, du corps professoral du Département de science économique de cette même faculté. Elle a été professeure invitée à l’Université Queen’s de 1992 à 1993. Elle a obtenu sa maîtrise à l’Université de Toronto (1986) et son doctorat à l’Université catholique de Louvain (1992).
Sa recherche porte sur la théorie des biens collectifs, la rémunération des médecins et les inégalités en matière de santé. Elle s’intéresse également à l’économie de la philanthropie, de la famille, ainsi qu’ au fédéralisme fiscal, plus particulièrement en ce qui concerne les arrangements financiers entre le Canada et les nations et collectifs autochtones. Ses publications sont parues dans des revues telles que l’European Economic Review, le Journal of Public Economics, le Journal of Legal Studies et le Canadian Public Policy. Elle a aussi contribué aux travaux de la Commission royale sur les peuples autochtones.
Que signifie l’entrepreneuriat pour vous?
Je comprends que l’entrepreneuriat concerne la résolution de problèmes, la créativité et l’innovation. L’entrepreneuriat consiste à se voir comme acteur du changement — il s’agit de se donner la permission d’être l’agent ou l’agente du changement, plutôt que d’attendre que quelqu’un d’autre prenne l’initiative. Les entrepreneurs sont prêts à essayer de faire les choses différemment — ils n’aspirent pas à suivre, mais plutôt à diriger et à diriger dans une direction qui améliore la qualité de vie.
Comment êtes-vous entrepreneurial?
À titre de membre de la haute-direction de l’Université, je travaille dans un milieu parfois bureaucratique. Nous avons plusieurs (oui, plusieurs) règles, processus et traditions — et je dois travailler dans le cadre de ces limites. Par contre, grâce à mon esprit entrepreneurial, je suis prête à admettre que « Houston, nous avons un problème », et à travailler avec ardeur afin de résoudre cette réalité (ou du moins, l’atténuer!). Lorsque je travaille avec d’autres dans le but de régler certains problèmes, je souligne toujours qu’il est possible de changer ces règles et ces processus, pour ensuite créer de nouvelles traditions. Je suis toujours prête à essayer de nouveaux moyens (présentement, je parraine l’utilisation d’essais contrôlés randomisés pour évaluer de nouvelles approches de recrutement d’étudiants et pour améliorer l’expérience des étudiants via les relations avec les diplômés).
Comment un esprit entrepreneurial contribue-t-il à votre vie?
Lorsque vous avez un esprit entrepreneurial, vous ne vous sentez pas pris au piège par le statu quo. Vous ne restez pas assis à attendre que l’administration centrale (ou votre patron, ou quelqu’un d’autre) améliore votre vie quotidienne: vous explorez des solutions potentielles et vous les présentez aux personnes qui ont le pouvoir de les mettre en œuvre… Si vous n’avez pas besoin d’approbation pour mettre en œuvre vous-même ces solutions, avancez avec enthousiasme. Au minimum, ayez la motivation d’essayer. Un esprit entrepreneurial vous aide également à apprendre en continu: vous demander « pourquoi cela fonctionne-t-il? » et « comment cela peut-il mieux fonctionner ?» Faisons-nous ce que nous devrions faire ou répétons-nous simplement ce que nous avons déjà fait en essayant de bien le faire?Il y a donc toujours de nouveaux défis, de nouveaux horizons et un sentiment d’optimisme.
* Cette vignette a été publiée dans le cadre de la campagne Les réalités de l’entrepreneuriat, 2020.