Les réalités de l’entrepreneuriat avec Martine Lagacé
Martine Lagacé possède un parcours impressionnant en communications, en psychologie et en administration. Elle a débuté dans le journalisme en travaillant pour Radio-Canada pour plus de 10 ans, avant qu’elle est venu à l’Université d’Ottawa comme professeur au Département de communication et affiliée à l’École de psychologie.
Les travaux de la professeure Lagacé ont grandement contribué à l’avancement des connaissances sur les aspects psychosociaux du vieillissement, particulièrement quant aux tenants et aboutissants de la discrimination sur la base de l’âge. Elle a mené plusieurs enquêtes de terrain au Canada et à l’échelle internationale, auprès des travailleurs comme des patients âgés, afin de mieux comprendre les manifestations et les répercussions de l’âgisme. Dans le monde francophone, ses travaux universitaires sur l’âgisme font figure de pionniers. Martine a dirigé deux ouvrages sur l’âgisme et publie régulièrement des articles dans des revues universitaires, dans les deux langues officielles.
La professeure Lagacé a été vice-doyenne à la gouvernance de la Faculté des arts de 2014 à 2018 ainsi que directrice du département de communication de 2011 à 2012. Elle a été nommée Vice-rectrice associée, Promotion et développement de la recherche, en août 2018 pour un mandat de cinq ans. Martine contribue à plusieurs organisations et a également établi plusieurs collaborations de recherche à l’échelle internationale, notamment en France et en Italie.
Que signifie pour vous l’entrepreneuriat?
Bien qu’il soit communément associé aux activités en lien avec le monde de l’entreprise et des affaires ou bien à un statut professionnel qui se concevrait par opposition au salariat, pour ma part, j’associe avant tout l’entrepreneuriat à un état d’esprit qui pousse à aller de l’avant pour incarner une vision dans un projet pouvant prendre de multiples formes.
Cette capacité d’entreprendre, de créer des synergies qui vont se déployer de manière très concrète à partir d’idées ou de concepts innovants et permettre d’apporter une plus-value économique, technologique, industrielle, scientifique et sociale, va donc bien au-delà de la sphère commerciale et elle est bel et bien présente dans le monde de la recherche.
C’est en effet un certain esprit d’entrepreneuriat qui sous-tend les activités de nos chercheuses et chercheurs, puisque les études et les projets qu’ils développent, avec leurs équipes et en partenariat, sur la base de problématiques spécifiques, permettent de générer de nouvelles connaissances et des solutions innovantes qui contribuent à aider nos sociétés modernes à relever de nombreux défis. Il est important de souligner que cette « entreprise » repose d’abord et avant tout sur un travail d’équipe, avec des collègues, des étudiants, des participants à la recherche et les membres de la communauté en générale.
Développer de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques de soins de santé ou d’enseignement, mais aussi de nouvelles approches juridiques et des connaissances qui s’incarnent dans des applications à forte valeur ajoutée médicale, numérique ou sociale, et qui par ailleurs impactent nos politiques publiques, témoigne de cet esprit entrepreneurial scientifique qui anime notre communauté de recherche.
Cette dynamique entrepreneuriale va de pair avec une nouvelle façon de penser la société de manière générale, qui considère l’innovation comme un levier devant nous permettre de bâtir des sociétés plus justes et qui est en ce sens est étroitement en lien avec les enjeux d’équité et d’inclusion auxquels nous faisons face.
Qu’est-ce qui fait de vous un entrepreneur?
Étant moi-même une chercheuse, je considère que ma démarche en recherche s’apparente en quelque sorte à une forme d’entrepreneuriat du savoir.
Lorsque j’entreprends un nouveau projet d’étude dans mon domaine de recherche, soit l’âgisme, il y a tout un processus qui consiste à établir un angle de recherche, à constituer une équipe, à mobiliser des financements, et à mettre l’épreuve l’hypothèse sous-jacente au projet.
L’ensemble de la démarche vise donc à produire de nouvelles connaissances qui pourront éclairer nos décideurs et constituer une plus-value sociale pour les groupes de populations ciblées. Nous sommes donc véritablement dans une dynamique entrepreneuriale, et à ce titre je dirais que ma casquette de chercheuse fait de moi une entrepreneuse du savoir.
Mais c’est aussi largement dans mon rôle de vice-rectrice à la promotion et au développement à la recherche que j’active les attributs que l’on associe à une entrepreneuse.
Faire preuve de leadership et de créativité est en effet essentiel pour pouvoir contribuer à renforcer le positionnement stratégique de la recherche menée à l’Université d’Ottawa au sein du Vice-rectorat à la recherche et à l’innovation. C’est un mode de fonctionnement qui va de soi pour pouvoir soutenir nos talents, initier ou développer des projets de partenariats qui permettent de mobiliser et de croiser des expertises, ainsi que pour œuvrer à accroitre la visibilité de ces expertises scientifiques et des impacts de notre recherche.
Qu’ajoute à votre vie votre esprit entrepreneurial?
Je dirais que c’est une composante essentielle de ma vie quotidienne, un élément incontournable dans ma boîte à outils personnelle et professionnelle. Une façon d’aborder la panoplie des défis que je souhaite relever aussi bien dans le cadre de mes recherches universitaires que dans le pilotage des différentes missions de leadership qui m’incombent au Vice-rectorat à la recherche et à l’innovation de l’Université d’Ottawa.
*Cet article a été publié dans le cadre de la campagne Les réalités de l’entrepreneuriat de 2021–2022.